A qui est destiné ce tuto ?
Ce tuto est pensé pour les kitesurfers débutants et intermédiaires disposant de peu d’expérience de terrain. Ilcpermet de faire un choix de spot pour organiser sa session du jour en sécurité. Si il peut paraître un peu complexe, on peut l’intégrer progressivement critère par critère.
Pourquoi un bilan météo est-il nécessaire ?
Avant de partir naviguer, un bilan météo est indispensable pour faire une session réussie et surtout en sécurité. Si j’ai le choix entre plusieurs spots, je m’appuie sur mon bilan météo pour choisir le site de la session du jour.
Si les conditions ne sont pas réunies, mieux vaut différer la session que de se blesser.
Pour les pratiquants intermédiaires, les procédures de sécurité sont mieux assimilées. Mais souvent une session “moisie” (décevante) aurait pu être évitée grâce à un bon bilan météo.
Quelles sont les conditions d’une session réussie ?
Il faut examiner 4 familles de critères.
1. Critères liés à la personne :
- je suis en forme (un petit rappel pour les fêtards…)
- je suis capable de bien comprendre les critères de conditions météo sinon je me fais aider ou je vais prendre des cours en école.
2. Critères liés aux conditions météo :
- force de vent correspondant à mon niveau et mon gabarit,
- orientation du vent / à la plage : side-on shore obligatoire pour les débutants et intermédiaires
- régularité du vent (vents thermiques laminaires VS Mistral/ Tramontane rafaleux, passages de grains)
- taille de voile dont je dispose pour les conditions annoncées,
Qu’est-ce qu’un grain ? : http://www.meteolafleche.com/grains.html
3. Critères liés au choix du site:
- espace disponible sous mon vent pour décoller et atterrir en sécurité en tenant compte des autres usagers,
- type de sol permettant de glisser si la voile me déplace (le sable c’est mieux que les galets…),
- absence d’obstacles à mon vent (dans mon dos quand je regarde mon kite) comme des dunes ou des bâtiments pour ne pas me situer dans une zone de turbulences.
4. Critères liés au bassin de navigation:
- état de surface de l’eau (plate, clapot, houle…),
- présence/absence de shore-break pour rentrer dans l’eau,
- courants et obstacles immergés (demander aux locaux en arrivant et/ou venir observer le site à marée basse),
- densité de pratiquants sur la zone de décollage et/ou dans l’eau adaptée à mon niveau
Procédure pas à pas pour faire mon bilan météo
- si j’ai le choix entre plusieurs spots, je cherche sur lequel le vent soufflera Side/On Shore en utilisant une app comme Windguru,
- si je suis sur Oléron, j’ouvre la carte fournie par Laurent sur https://kiteinside.com/spots-sur-oleron/ pour trouver sur quel spot le vent est side-on shore ce jour.
- je vérifie que le vent ne dépasse ni mes capacités de pilotage, ni la limite supérieure de vent de ma plus petite voile,
- je me renseigne sur l’état du bassin (“Wave” sur Windguru). Je regarde la houle dans un premier temps. Prenons en exemple le cas de figure de la baie des pilotes (plage des Huttes, Seulières ou Chaucre). J’ai besoin que la houle d’Ouest ne rentre pas dans la baie sinon le shore-break (la vague du bord) va me compliquer la vie pour rentrer dans l’eau. Voir m’empêchera de réussir à passer pour faire mon waterstart derrière la vague.
- ne pas confondre la houle avec le clapot levé par le vent. Le clapot reste modéré sous 10/12 nœuds sur Oléron. Au dessus de 14/15 noeuds, les gabarits de – 70 kg et moyens vont commencer à être gênés pour débuter. Au dessus de 17/18 noeuds ce sont les lourds de + de 90 kg qui peuvent commencer à être gênés.
- je me renseigne sur marée.info pour ne pas me retrouver confronté à un espace de plage trop réduit pour décoller ou poser en sécurité, en particulier en cas de marée remontante et de longue session. Pour comprendre le marégramme, il faut connaître le site et savoir quand il est exploitable. Les Huttes fonctionnent par exemple mal au dessus de la côte 3,50 m car si la houle fait plus de 2 pieds, elle rentre au bord et créé un shore break difficile pour les débutants. Et au dessus de 4 pieds, les intermédiaires commencent aussi à être dubitatifs devant le shore-break. Il reste alors à apprendre à partir en beach-start avant le shore-break et à traverser le shore-break en naviguant. Si le vent est On-shore, ça devient super compliqué de sortir avec cette technique, donc privilégier un spot orienté side-on shore.
- quand j’arrive sur la plage, je rencontre les kitesurfers locaux ou le moniteur de l’école présente le cas échéant pour demander les spécificités du site, en particulier les obstacles immergés. Et puis ça permet de se rencontrer, les autres m’aideront plus volontiers si je ne m’isole pas dans mon coin 🙂 Ainsi, je leur montre que je suis attentif aux pratiques et règles spécifique à leur spot habituel.
Conclusions
Cette liste de critères peut sembler … disons exhaustive, mais sachez que de nombreux critères s’intègrent vite car on apprend de ses erreurs. Quand on a par exemple essayé de sortir alors que la houle est trop puissante et le vent on-shore, on va choisir un spot différent pour la prochaine session.