Public concerné par ce Tuto : débutant et intermédiaire qui souhaite arrêter de remonter à son point de départ par la plage
Lexique
Portance : la force qui permet de faire glisser ma planche à la surface de l’eau sans couler. En simplifiant c’est la surface de la planche x sa vitesse (P= S x V)
Abattre : tourner en descendant dans le sens du vent
Allure de largue: je perds du terrain par rapport à la perpendiculaire au vent
Allure de près : je gagne du terrain par rapport à la perpendiculaire au vent (je n’aurais pas besoin de marcher pour remonter à mon point de départ).
Dans les phases d’apprentissage, j’ai constaté sur les spots que les surfaces des planches utilisées sont trop petites dans 90 % des cas pour remonter au vent correctement.
Or on progresse bien plus vite si on tire des bords pendant 30 mn en revenant à son point de départ en naviguant sur l’eau plutôt que 5 mn à descendre le vent sur l’eau et 25 mn à remonter à pied par la plage. C’est épuisant et ça n’apprends pas à naviguer mais à marcher sous sa voile. On peut aussi considérer que remonter à pied en maitrisant sa voile est aussi un apprentissage nécessaire bien-sûr mais une fois que celui-ci est acquis il faut passer à la navigation.
Le scénario imaginaire de la planche magique
Vous allez faire un petit effort d’imagination, je vais volontairement exagérer un peu les chiffres pour que vous compreniez bien le principe. Vous êtes prêt ? Alors on y va !
Imaginez que vous remontez au vent tranquillement avec une voile adaptée sur une planche de 170 x 50 cm, donc dotée d’une grande surface.
Votre voile est bien calée en bord de fenêtre sans besoin de faire des sinusoïdes pour chercher de la puissance. Pendant les risées, vous choquez l’aile pour ne pas vous faire emporter au largue par une puissance excessive. Une session vraiment cool en définitive !
Attention, c’est maintenant que la magie (noire ?) commence…
Première phase de rétrécissement magique
Votre planche magique est capable de changer de surface pendant la navigation. Elle commence maintenant à rétrécir…. pour passer de 170 x 50 cm à 150 x 40 cm.
Qu’est-ce qui se passe alors ? L’effet immédiat c’est que l’arrière de la board va progressivement s’enfoncer dans l’eau par manque de surface portante. Ce qui va réduire la capacité de la planche à glisser. C’est l’effet de la force de trainée induite par la planche qui s’enfonce dans l’eau.
Comme j’ai ralenti, mon vent relatif aura diminué aussi, donc la puissance de mon kite aura diminué en proportion.
Pour augmenter ma vitesse je vais devoir enclencher des sinusoïdes pour recréer du vent relatif et de la puissance de traction avec ma voile. Je vais effectivement accélérer mais je vais progressivement abattre et me retrouver au vent de travers. Car la sinusoïde me fait abattre (vu que la voile recule dans la fenêtre, je perds de l’angle de remontée au vent).
Je vais alors retrouver un point d’équilibre où les vitesses de l’aile et de ma planche seront à nouveau synchronisées. La voile pourra rester immobile dans le ciel mais j’aurais perdu sur la remontée au vent. Disons que je serai alors au vent de travers.
Second phase de rétrécissement magique
Ma planche passe maintenant de 150 x 40 cm à 140 x 38 cm. Que se passe-t-il alors ? A nouveau ma planche va s’enfoncer par manque de portance.
Et le cercle vicieux précédent se remet en place, je vais être obligé d’abattre encore plus car je dois recréer des sinusoïdes pour créer de la traction. Je vais donc me retrouver cette fois sur une allure encore plus défavorable de largue à descendre le vent.
La différence c’est que cette fois-ci je ne pourrai même plus stabiliser mon aile en bord de fenêtre. Il me faudra faire des sinusoïdes en permanence pour maintenir ma vitesse. je n’ai plus aucune chance alors de remonter à mon point de départ en naviguant.
Que faire alors ? Il est alors tend de rentrer au bord car je vais devoir remonter la plage à pied.
Si j’arrive à gérer une voile plus puissante, cela peut être une solution potentielle pour retourner naviguer et faire un cap correct mais il y a une limite physique impossible à dépasser: chaque surface de planche donnée (dépendant du gabarit posé dessus) nécessitera une vitesse minimale pour remonter au vent. Et ce quelque soit la taille de la voile qui propulse.
Avec une 150 x 44 cm dans 15 nœuds, un débutant débrouillé de 60 kg s’en sortira pour remonter au vent mais si on pose 90 kg dessus, cette planche aura besoin de 20 nœuds minimum pour remonter au vent. Et ainsi de suite. Si je pose 20 kg de plus, soit 110 kg, aucune taille d’aile ne permettra quasiment de remonter correctement au vent car cette planche aura besoin d’une vitesse trop élevée donc d’un vent bien plus fort pour glisser à la surface de l’eau au près sans générer trop de trainée.
Conclusions
Vous avez normalement compris maintenant pourquoi vous peinez souvent à remonter au vent. Ce n’est souvent pas par manque de technique mais par un matériel inadapté. Dans 90 % des cas c’est simplement lié au manque de surface de la planche. Ce qui m’oblige à travailler mon aile en sinusoïdes. Exercice technique qui ne donne pas de bons résultats pour remonter au vent, surtout dans les phases d’apprentissage d’un débutant qui a déjà bien des choses à gérer (sa position, ses appuis, son cap et son bordé choqué…).
La solution : utiliser une planche dotée de plus de surface ou mieux encore une Easyboard
Laurent (moniteur et designer des Easyboards de Kite Inside) a développé pour ses élèves des Easyboards pour leur permettre de remonter au vent en école, et celà même à 10 nœuds. Une 188 x 52,5 cm pour les gabarits standard et une 205 x 50 cm pour les plus lourds.
Voici 3 vidéos où l’on peut constater comment la portance et la glisse de l’Easyboard 188 x 52,5 cm permet avec assez peu de puissance dans le kite de remonter au vent.
Des questions ? N’hésitez pas…. la rubrique des commentaires est faite pour cela.
https://www.youtube.com/watch?v=NgGS_EsOfqI&t=5s