Leash de planche: les bons usages et les dangers
Ce tuto risque de susciter un peu de « polémique » car les différents professionnels ont des avis dissensuels sur l’usage du leash. Pour certains, le leash est considéré comme très dangereux pour d’autres il peut être utilisé sous certaines conditions.
Heureusement, il existe des alternatives pour ceux qui souhaitent garder les avantages du leash sans ses inconvénients potentiels.
A qui est destiné ce tuto ?
A tout ce qui ont toujours voulu tout savoir sur le leash sans jamais oser le demander 

Lexique
Amure : direction de navigation dos au vent (dos au vent tribord amure= je vais à droite)
Jibe : virage avec changement de position des pieds sur une planche type surf
Side-On à Side: orientation du vent à 45 ° de la plage (diagonal rentrant)
Les fonctions du leash: à quoi sert-il ?
- Le leash m’évite de remonter au vent en nage tractée après une chute. Plusieurs chutes entrainent vite de la fatigue. Or la fatigue est souvent le précurseur des accidents. Argument à mettre dans la balance des bénéfices/risques (rappel: une bonne forme est indispensable pour pratiquer le kite en sécurité).
- Il m’évite de compter sur les autres kitesurfeurs (quand ils savent le faire) pour me ramener ma planche quand elle est vraiment loin derrière moi,
- Le leash m’évite de perdre définitivement ma planche au large. Si, si, je risque bien de perdre ma planche après une chute (astuce : j’inscris le numéro de mon mobile sur ma planche, c’est d’ailleurs obligatoire sur les ailes depuis 2019).
- Le leash peut éviter à ma planche de finir dans les rochers si je navigue dans les vagues en vent On-Shore (navigation absolument déconseillée aux débutants !).
Position des fédérations et organisations professionnelles
La FFVL n’a pas de problème avec l’usage du leash en école et hors école
La FFV: si vous savez la position de la FFV merci de l’indiquer en commentaire
IKO: interdit l’usage du leash en école
Pour la pratique libre, il n’y a pas d’interdiction légale. Le leash est un sujet très polémique car il présente des risques s’il est mal utilisé. Les risques sont modérés dans le vent léger à médium mais dépassé 15 nœuds les risques deviennent plus importants et les conséquences d’un incident dû au leash peuvent devenir dramatiques. Alors essayons de comprendre dans quelles conditions le leash présente un bon rapport bénéfice/risque et dans quelles conditions il faut en prohiber l’usage.
Où attacher les extrémités du leash ?
Sur une planche twin-tip
-
Sur la planche : j’attache mon leash au niveau d’une petite sangle fixée à un aileron.
-
Sur le kitesurfeur : je l’attache à mon harnais, soit sur le côté de manière à pouvoir l’atteindre.
Largage du leash
Un système de largage sous traction entre le harnais et le leash me permettant de me désolidariser de la planche en cas de nécessité est indispensable au cas où:
- je me serais pris la planche ou le leash dans un point fixe comme une bouée
- ma planche serait passée dans mes lignes: dans ce cas là l’activation du largueur d’aile ne sert plus à rien car la barre reste bloquée en pleine puissance !!
Sur une planches directionnelle
Le jibe qui demande à changer les pieds de position lors du changement d’amure nécessite d’attacher mon leash à ma cheville, sinon je fini par m’enrouler les jambes dans le leash. Il y a généralement un plug pour l’accrocher à l’arrière de la planche.
Sur un kitefoil
Ne jamais utiliser de leash de board de pour naviguer en kitefoil. C’est inutile car la planche vous rattrape toute seule après une chute.
Mais il vaut mieux installer un système de 80 à 100 cm muni d’un mousqueton pour garder sa planche près de soit en cas de chute de l’aile à l’eau qui refuse de redécoller car le foil va descendre sous le vent et se prendre dans vos lignes.
Mais il vaut mieux installer un système de 80 à 100 cm muni d’un mousqueton pour garder sa planche près de soit en cas de chute de l’aile à l’eau qui refuse de redécoller car le foil va descendre sous le vent et se prendre dans vos lignes.
Comment se comporte ma planche accrochée au leash lors d’une chute ?
Ma planche tend principalement à sous-mariner comme un chalut de pêcheur. Lors de ma phase de débutant, je peux être surpris de ne plus voir ma planche derrière moi. Mais dès que la tension des lignes diminue, ma board remonte doucement vers la surface.
Parfois ma planche reste à la surface lors de la chute, c’est pourquoi mon leash ne doit pas être élastique car il risquerait de se tendre puis de faire revenir la planche violemment vers moi.
Les alternatives au leash
• la principale alternative consiste à remonter au vent en nage tractée. L’utilisation du leash ne m’exonère pas d’apprendre à remonter au vent en nage tractée. Si mon leash cassait (ou si j’oubliais de l’attacher), il faudrait que je sache récupérer ma planche en nage tractée,
• utiliser un flotteur Go-joe fabriqué par Ocean Rodeo,
• la triangulation par le bord de plage : si je tombe par vent Side ou Side-On à moins de 100 m du bord, je rentre au bord en nage tractée puis je remonte au vent par la plage et je repars au large en nage tractée. Je prends une marge de sécurité de 15 ° pour être sûr de ne pas passer sous le vent de la planche (un entrainement préalable à cette technique me permettra de bien calculer l’angle).
Couleurs vives recommandées
Pour ne pas perdre ma planche en mer, je choisi une board avec des couleurs vives, des ailerons jaunes/oranges ou rouges. Des footstraps de couleurs seraient cool aussi mais on en trouve assez peu car ils perdent vite leur couleur au soleil. Je peux également rajouter un repère visuel comme un petit drapeau ou un brassard d’enfant sur la poignée. C’est particulièrement utile sur un Alaia ou un Tiki très fins et dépourvus de foostraps.
Le seuil des 15 nœuds
La nage tractée avec des grandes ailes dans le vent de moins de 15 nœuds rend la remontée au vent en nage tractée épuisante voir impossible. De plus, la planche ne nous rejoint pas par manque de clapot pour la pousser. Et si elle s’est retournée sur les straps, c’est pire encore.
Le redécollage de ma grande aile étant plus longue que dans + de 15 nœuds avec une aile plus petite, je risque de dériver nettement plus sous le vent et la distance à remonter au vent risque vite de dépasser les 100 m. Cette distance à remonter au vent nécessite un très bon gainage (abdos)…
C’est dans ces conditions que le leash s’avère le plus utile.
Attention ! la force du vent rend statistiquement le risque de percussion violente avec la planche plus faible que dans un vent plus soutenu, mais il ne supprime pas ce risque en totalité. L’usage du casque est donc obligatoire si on utilise un leash de planche.
Au dessus de 15 nœuds
Je n’utilise plus de leash mais le Go-joe ou je pratique la nage tractée voir la triangulation si je suis près du bord.
Le risque de percussion violente augmente. En cas d’emmêlement avec le leash, les problèmes potentiels s’accélèrent et s’amplifient rapidement. Si la planche passe dans les lignes, le largage de l’aile n’est plus possible et la voile va rester bordée en puissance maximum.
Le bénéfice/risque est alors totalement défavorable au leash.
Usage ou non du leash en fonction du type de pratique
Les sauts sans leash
Je n’utilise pas de leash quand je veux sauter car le leash risque de déplacer la planche sous-moi ou de me la renvoyer dessus.
Phases de débutant en eau profonde
Dans cette phase de ma progression, le leash me permet de gagner du temps en économisant mes forces.
Tirer des bords au large
Lorsque je sors au large pour tirer des bords tranquilles, le leash m’évite de perdre ma planche. Au delà de 100 m au large, la méthode de triangulation n’est souvent plus possible si l’espace libre sur le bord de plage n’est pas assez important car il faut d’abord descendre sous le vent pour rentrer au bord.
Les types de leash
Le leash téléphone
Je n’utilise pas ce type de leash car son élasticité risque de le catapulter ma planche dans mon lors d’une chute .

Le leash de surf
Il semble rigide car il n’est pas spiralé mais s’il n’a pas une âme intérieure rigide, il peut également s’étirer et créer un retour violent, tout comme un leash téléphone.
Le leash “sangle”
Ce type de leash n’a pas d’élasticité, il convient bien à mon usage mais la planche reste toujours près de moi en cas de chute pour cause de faible longueur, ce qui augmente les risques de collision.

Le leash à enrouleur (Oceanus Reel Kite Leash TM)
C’est avec celui-là que je suis le plus en sécurité. Le force du ressort de retour est limitée de manière à permettre à la planche de revenir en douceur et la sangle n’est pas élastique.
Il est un peu plus onéreux mais 69 € pour sa sécurité sur un budget kite ne sont pas grand chose… Surtout qu’il est durable et fiable si je l’entretiens correctement.

Synthèse sécurité
- J’utilise un leash = j’utilise un casque + gilet
- Pas de leash au dessus de 15 nœuds
- Pas de leash élastique
- Le leash est accroché au kitesurfeur par un système d’éjection activable sous tension
Merci à Abricot Ken pour le titre que je lui ai emprunté.